Aujourd'hui nous semblons être dans un règne ou
Aujourd'hui nous semblons être dans un règne ou penser semble être banni. Désormais IL FAUDRAIT SENTIR. Le ressenti semble le seul maître digne à bord. Sentir son corps, sentir les autres, sentir les situations. Et affronter sa Vie ? Non ? On a l'impression que chacun dans son coin veut gagner. Gagner en notoriété, gagner en "êtritude" (cette idée selon laquelle nous pourrions progresser !!!) ou gagner simplement plus d'argent. Les valeurs globales: telles que la volonté de changer le monde ("make the world a better place to live") semblent être reléguées aux oubliettes des idéalistes. Je dis "oubliettes des idéalistes" parce que même les idéalistes n'y croient pas fondamentalement. Ils discourent, pavanent, et dans le secret de leur intimité: ils n'y croient pas un seul instant, tout simpement parce que cela les rendrait vide. Tant qu'on discoure, qu'on imagine, qu'on rêve, notre humanité peut sommeiller. Hypnotisée par un imaginaire au futur.
Chaque jour je vois ces gens dans la rue, il y en a de plus en plus. Ils ont perdus leur volonté d'entreprendre quelque chose. Parce que La Machine les a écrasé. La Machine, c'est tout notre système. Une immense machine ! Des relations basées sur l'indépendance et le fait que chacun "a sa vie entre ses mains". La chance appartiendrait à celui sur qui "elle tombe". L'intelligence appartiendrait à celui qui en bénéficie. Avec ce raisonnement, l'autre n'est finalement que peu de choses. Un râté ou alors une personne qui n'a pas fait ce qu'elle devait avec sa vie. Même les thèses bouddhistes ou réincarnationistes semblent aller dans ce sens: chacun aurait sa vie entre ses mains, et elle serait le fruit de ses pensées et/ou de ses actes. Du plus intellectuel au plus basique: tout se tient. L'autre n'est qu'un imbécile victime de lui-même, lorsqu'il n'arrive pas aux standards de la société: à savoir, avoir un discours indépendant, et affirmer son identité et ses goûts.
Pourtant... Quand on y regarde de près... On voit un vide. Un vide qui se profile sous toutes ces couches que nous mettons pour le remplir. Toutes ces pensées, toutes ces constructions. On se parle à travers nos abysses, des abysses que nous avons meublés. Alors on parle de nos meubles. En oubliant le lien. Mais pourquoi oublier ce lien ? Cette relation ? Parce que tout simplement, cela nous propulse dans un autre monde. Le monde de l'esprit. Je parle du monde du véritable esprit: l'esprit de la connaissance de toute chose.
